L’action collective DECARBON’AGRO, portée par LIGERIAA avec le soutien technique et financier de l’ADEME, Bpifrance et la Région des Pays de la Loire et l’expertise d’Open Lande et d’ORACE, cible en priorité les TPE, PME et ETI de moins de 500 salariés, sur toute la filière de l’alimentation (possibilité pour des entreprises de plus de 500 salariés de participer au volet collectif de l’action et au volet individuel sous conditions).
L’urgence climatique, avec une forte évolution de la température moyenne annuelle mondiale (15°C à la fin de la période préindustrielle, 16°C aujourd’hui et 19°C en 2100…), une montée des eaux, une fonte de la banquise, des sécheresses, des inondations à répétition…, a fait de la neutralité carbone un objectif institutionnel pour 2050. Cela passe notamment par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, par la compensation dans des puits de carbone.
Le contexte réglementaire évolue pour prendre en compte cet enjeu prioritaire :
Des attentes sociétales sont également exprimées, en particulier par les jeunes générations, ayant une forte conscience environnementale et très sensibles à cette question cruciale du climat pour l’avenir de la planète.
Le futur affichage environnemental sur les produits en France devrait avoir un impact sur les actes d’achats des consommateurs, en avantageant les produits éco-responsables et en évitant le greenwashing. D’après un sondage IFOP, 62% des Français sont prêts à changer de mode d’alimentation et de vie pour répondre à l’urgence du changement climatique.
Les distributeurs se sont saisis du sujet, Lidl ayant, par exemple, lancé une gamme de 66 produits MDD rendus neutres climatiquement.
Enfin, l’envolée en 2022 des cours des énergies (électricité, pétrole, gaz…), amplifiée par la crise en Ukraine, avec sans doute des coûts élevés de façon durable, rend encore plus nécessaire d’améliorer son efficacité énergétique, de revisiter ses sources d’énergie, en recherchant des énergies renouvelables de proximité… Emettre du carbone va devenir de plus en plus coûteux. Face à l’augmentation du prix et de la fiscalité appliquée aux énergies carbonées, réduire sa consommation d’énergie sera nécessairement intéressant à moyen terme.
LIGERIAA a organisé, en étroite collaboration avec Open Lande, une journée de sensibilisation et de mobilisation le 28 juin 2022 à l’Agronaute à Nantes, .
Cette journée s’est articulée autour de 2 séquences :
Plusieurs ateliers collectifs ont été proposés par LIGERIAA, en collaboration avec ORACE, avec Open Lande et avec l’ADEME.
Les membres du collectif ont participé à tout ou partie de ces ateliers, en fonction de leur intérêt pour les sujets proposés (degré de maturité hétérogène, rendant difficile l’unanimité) et de leur disponibilité (fréquence soutenue des séquences collectives sur 2023).
Certains ateliers ont été ouverts à l’ensemble des entreprises agroalimentaires régionales.
Les 3 ateliers techniques collectifs d'ORACE, d’une ½ journée à Eurespace Cholet, ont porté sur les sujets suivants, choisis avec les entreprises :
Décarboner va devenir une condition d’accès aux marchés, aux subventions publiques et aux investissements privés.
La production alimentaire, responsable de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est particulièrement concernée par cet impératif de "décarbonation", avec des axes de travail pour les entreprises agroalimentaires autour de la décarbonation des combustibles, de l’électrification des procédés, de l’amélioration de l’efficacité énergétique, des fluides frigorifiques, du sourcing des matières premières agricoles, de l’emballage, de la logistique, des déchets… En effet, pour une entreprise agroalimentaire, les émissions significatives sont les émissions indirectes de scope 3, en amont à la ferme à 68 %, en aval pour le transport, la consommation et la fin de vie à 22%, les émissions directes et indirectes liées à l’activité de l’entreprise de scope 1 à 8% et les émissions indirectes associées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur importée de scope 2 à 2%.
La réduction de son empreinte carbone et l’anticipation des effets du dérèglement climatique sur l’ensemble de sa chaîne de valeur imposent une mutation de l’entreprise sur tous ses fronts : modèle économique, management et formation du personnel, réduction de la consommation énergétique, innovation technologique, gestion de la supply chain, éco-conception des produits et emballages, lutte contre le gaspillage alimentaire, valorisation des déchets, travail avec l’amont agricole pour réduire l’empreinte des élevages, pour sourcer des matières locales, préservation de la biodiversité…
Dans un contexte de manque d’attractivité de la filière avec des difficultés récurrentes de recrutement, la mise en œuvre d’une démarche structurée de décarbonation peut permettre aux entreprises d’attirer des talents à la recherche de sens, de valeurs dans leur activité professionnelle.
C’est pourquoi, LIGERIAA, Association Régionale des Entreprises Alimentaires en Pays de la Loire, s’est saisie du sujet, avec le souhait de mener sur 2022-2024 une action collective spécifique en faveur de la décarbonation de la filière alimentaire en Pays de la Loire : DECARBON’AGRO.
L’objectif est de sensibiliser, inciter et accompagner les acteurs régionaux de la filière (IAA, amont agricole, fournisseurs d’emballage, transporteurs…) dans la réduction de leur impact carbone, par une approche globale en termes de périmètre (scopes 1 à 3) et de démarche (éviter, réduire, remplacer, compenser/contribuer/régénérer) et croisée filière/territoire (privilégier les acteurs/actions de proximité pour la "compensation/contribution"…).
Du fait de sa vocation pilote et limitée dans le temps, l’action DECARBON’AGRO vise à accompagner une douzaine d’entreprises agroalimentaires régionales sur ses différents volets.